L’emploi est-il boosté par les dépenses de l’État analyse complète en 2024

Les dépenses publiques jouent un rôle clé dans la dynamique de l’emploi en 2024. En augmentant les investissements dans les infrastructures, la recherche ou les services publics, l’État peut stimuler la création d’emplois directs et induits. Cependant, l’impact dépend fortement de la qualité et de la réactivité des dépenses, ainsi que des effets à moyen terme sur l’économie privée. Cette analyse décortique ces mécanismes.

L’impact de la dépense publique sur l’investissement en France en 2024

Dès que l’on examine l’investissement public français en 2024, on note une hausse notable avec 126,1 milliards d’euros, représentant 5,5 % du PIB. Ce chiffre inclut la formation brute de capital fixe (FBCF) des administrations publiques, intégrant notamment SNCF Réseau suite à une révision méthodologique récente.

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Ce niveau d’engagement met en évidence le rôle stratégique des investissements dans la croissance économique. La majorité des fonds (54 %) provient des autorités locales, ce qui souligne l’importance des collectivités territoriales. La distribution sectorielle montre que la majorité est consacrée à la construction, à la recherche et au développement, selon l’analyse historique et comparative européenne.

Les modèles économiques indiquent que ces investissements, s’ils sont bien ciblés, peuvent multiplier leur impact, avec un effet de levier estimé à 2,5 en croissance potentielle du PIB. Cependant, leur effet à court terme est limité par des délais souvent longs, nécessitant une planification rigoureuse pour maximiser leur efficacité. Découvrez les effets économiques ici.

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Le cadre et la composition de l’investissement public

Définition et typologies de l’investissement public

L’investissement public en France, souvent appelé « formation brute de capital fixe » des administrations publiques, s’élève à 161,9 milliards d’euros en 2024, en y ajoutant les subventions et aides publiques aux investissements. Les programmes d’investissement publics nationaux englobent des acquisitions directes d’actifs physiques (bâtiments, équipements) et d’actifs immatériels (comme les droits liés à la recherche et développement), soutenus par le financement des infrastructures via le cycle budgétaire annuel. Le cadre institutionnel distingue l’investissement public des financements privés, les critères et définitions étant précisés dans la politique économique et les textes réglementaires.

Répartition sectorielle : collectivités locales, État, sécurité sociale

La répartition sectorielle de l’investissement public témoigne du rôle structurant des collectivités territoriales dans le financement : elles contribuent à 54 % des dépenses totales en 2024, principalement pour des investissements locaux et régionaux dédiés à l’éducation, la mobilité durable, la voirie et les équipements collectifs. L’État et ses agences gèrent 38 % de l’enveloppe, s’orientant vers les grands projets nationaux, la sécurité ou la politique économique et dépenses publiques. La sécurité sociale (notamment les hôpitaux) rassemble moins de 10 %, favorisant la santé publique et la modernisation hospitalière.

Nature des investissements : BTP, R&D, transports, équipements

En matière de nature des investissements, le BTP (bâtiment et travaux publics) et les équipements représentent l’essentiel avec 58 % des montants, le financement des infrastructures incluant aussi les transports publics et la transition énergétique. Les investissements dans les transports publics participent au développement régional et local, tandis qu’un quart des ressources est consacré à l’innovation technologique, la propriété intellectuelle et la R&D. Ces axes structurent le lien entre investissement public et croissance économique, moteurs du développement à long terme.

Évolution et tendances de l’investissement public en Europe et en France

Historique de la stabilité et des fluctuations de l’investissement en zone euro de 2011 à 2024

L’investissement public a connu une trajectoire distincte en Europe depuis 2011. Après la crise de 2008-2009, les mesures de relance ont entraîné un bond temporaire du financement des infrastructures et des programmes d’investissement publics nationaux. Cependant, une période de recul a suivi, notamment jusqu’en 2016, sous l’effet de la rigueur budgétaire. Malgré cela, la France a maintenu un niveau d’investissement public supérieur à la moyenne de la zone euro, atteignant 5,1 % du PIB en 2019 face à 3,6 % dans l’ensemble de la zone. Ce dynamisme résulte, entre autres, du rôle des collectivités territoriales dans le financement et de la capacité à mobiliser efficacement les budgets publics pour la croissance économique.

Impact de la crise de 2008-2009 et des mesures de relance

La crise de 2008-2009 a été un tournant pour la politique économique et les dépenses publiques. Les gouvernements européens ont soutenu la reprise via l’investissement public, particulièrement avec des investissements dans les transports publics. Cette impulsion a permis de soutenir la demande et de poser les bases de la résilience économique, illustrant le rôle de l’État dans la relance économique par l’augmentation du financement public des infrastructures.

Comparaison des politiques d’investissement récentes entre la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne

Depuis 2019, la France se distingue par une progression régulière de ses investissements publics, dépassant encore 5,5 % du PIB en 2024. À titre de comparaison, l’Italie a opté pour des subventions et aides publiques massives en faveur de la rénovation thermique, gonflant son déficit temporairement. L’Allemagne et l’Espagne misent davantage sur la modernisation du secteur énergétique et les infrastructures de transport urbain. Ce panorama confirme l’intérêt stratégique d’une planification budgétaire adaptée à chaque contexte national pour maximiser l’impact des politiques économiques et des programmes d’investissement publics nationaux.

Effets macroéconomiques et efficacité de l’investissement public

Effet multiplicateur sur le PIB : modèles IMF et OECD, estimations pour la France

L’investissement public stimule la croissance économique grâce à un effet multiplicateur élevé : selon les analyses du FMI et de l’OCDE, chaque euro investi augmente le PIB d’environ 1,3 euro après un an et jusqu’à 1,4 euro après trois ans. En France, ces modèles estiment ce multiplicateur à 1,3 la première année et 1,2 à trois ans, un niveau supérieur à celui d’autres mesures budgétaires comme la baisse des impôts.

Cet impact provient du fait que les fonds issus des investissements publics, tels que le financement des infrastructures ou des investissements dans l’éducation et la santé, bénéficient principalement à des fournisseurs nationaux. Cela accroît la demande intérieure et optimise le cycle budgétaire. La gestion rigoureuse du cycle budgétaire et décisions d’investissement maximise ainsi les retombées positives sur le PIB.

Risques de “crowding out” et rôle des co-financements privés

Le risque de voir l’investissement public freiner l’investissement privé – le fameux “crowding out” – reste faible dans les faits. Au contraire, des projets publics bien structurés, notamment via le financement mixte public-privé, peuvent rassurer les investisseurs et entraîner un effet d’entraînement : la politique économique et dépenses publiques se traduit alors par un soutien à la croissance du secteur privé.

Délais structurels : durée des projets, retards, influence sur la conjoncture

Les projets d’investissement public, notamment dans des secteurs comme la santé ou les transports publics, nécessitent souvent plusieurs années entre la décision initiale et l’achèvement effectif. Ce décalage peut limiter la capacité de la politique d’investissement public à court et long terme à réagir rapidement face aux chocs économiques, nuançant l’impact immédiat sur la conjoncture.

Les mécanismes du financement des investissements publics en France

La définition et le cadre légal de l’investissement public reposent sur la “formation brute de capital fixe” des administrations publiques. Ce financement couvre l’achat d’actifs physiques et immatériels, mais aussi les subventions et aides publiques destinées à stimuler d’autres secteurs. En 2024, le financement des infrastructures par l’État et les collectivités territoriales atteint 5,5 % du PIB français. Parmi ces acteurs, le rôle des collectivités territoriales dans le financement des infrastructures s’avère primordial : elles concentrent 54 % du total des investissements publics, devant l’État et les agences nationales (38 %).

La répartition des ressources publiques varie selon les domaines : les collectivités misent prioritairement sur la construction d’écoles, réseaux de transport ou infrastructures sportives, renforçant le financement des infrastructures locales, tandis que l’État soutient davantage la recherche, l’innovation et le numérique. Des programmes d’investissement publics nationaux viennent compléter l’effort local, avec un impact direct sur la croissance économique nationale et l’investissement public France.

Le financement durable des projets publics reste un défi : la gestion responsable et ciblée, associée à l’analyse des effets macroéconomiques des dépenses publiques, guide l’allocation des fonds pour maximiser les retombées sociales, environnementales et économiques dans chaque projet d’investissement public.

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